On le sait les OGM posent questions. Ils posent question en effet et cela bien au delà de la seule question liée aux problèmes de dissémination et de la précaution alimentaire mais
en termes de domestication. La domestication des plantes n’est pas une mince histoire au regard de nos aventures (et de notre survie) sur cette planète ; elle est même au centre de notre expérience, de nos rencontres et de nos échanges. Depuis longtemps on croise et on sélectionne les plantes qui nous environnent de façon très rationnelle et on cherche parmi les cultivars locaux les formes qui seraient les plus performantes pour l’agriculture pratiquée. Voila pourquoi la domestication ne s’arrête pas à la seule relation que l’homme entretient depuis des millénaires avec les animaux, mais qu’elle doit aussi prendre en compte celle, plus complexe et beaucoup plus ancienne, qu’il entretient avec certaines plantes. L’ « acclimatation » (entendez : l’attention et le temps long d’observation et de soins divers que l’on porte à un élément nouveau dans un environnement particulier) a toujours été à la base de notre dialogue avec les plantes que nous voulions adopter. Depuis la fin du XIXe siècle les agronomes se sont déchaînés pour tenter d’améliorer encore et encore des plantes alimentaires, recherchant les caractères de résistance à des maladies ou de stérilité mâle jusqu'à produire, avec la bénédiction de la science agronomique, des semences hybrides qui restaient tolérables en ce que, comme une mule, on pouvait encore les contrôler et les utiliser justement sans risques d’expansion aux dépens d’autres espèces plus fragiles.
Aujourd’hui les acquis de la biologie et plus particulièrement de la génétique, en même temps qu’ils permettent de mieux étudier la diversité, de se prémunir contre les accidents dus à une trop grande uniformité en culture et d’élargir la base génétique des formes cultivées , sachant qu’il y a un risque réel d’érosion génétique de certaines plantes, ont poussé l’industrie à s’emparer de la « formule » alors réservée à d’autres effets pour s’orienter vers la création, la maîtrise et le commerce d’Organisme Génétiquement Modifiés sans autre contrepartie que le contrôle monopolistique en vue du profit (cf Monsanto).
L’erreur est justement là, on s’oriente vers un déni absolu de domestication (ce qui a été primitivement notre rapport aux plantes), à savoir prospecter avec mesure, conserver, étudier des collections nouvelles de la diversité globale des plantes, et élaborer des stratégies à très long terme des « ressources génétiques » en fonction des cultures et de leur alimentation propre .
Les OGM ne sont ni un passage, ni un aboutissement de quoi que ce soit en fonction de quelque idée de conservation que ce soit, ils sont l’expression absolue d’un « capitalisme de l’immédiateté », c'est-à-dire l’expression d’une erreur volontaire sans autre débouché qu’une voie sans issue et ceci parce qu’ils excluent à très court terme l’homme de ce fameux et indispensable dialogue homme-plante qui fut à l’origine du rapport domestique, rapport qui nécessite que l’on soit au moins deux et d’espèces différentes, ce qui me paraît être un minimum si l’on veut encore faire un peu société sur une terre déjà bien trop chargée de nos actes (consciemment) inconscients !
(voir : André Georges Haudricourt et Louis Hédin, « L’homme et les plantes cultivées », Paris , collection Traversées, éditions Métailié, 1987)
en termes de domestication. La domestication des plantes n’est pas une mince histoire au regard de nos aventures (et de notre survie) sur cette planète ; elle est même au centre de notre expérience, de nos rencontres et de nos échanges. Depuis longtemps on croise et on sélectionne les plantes qui nous environnent de façon très rationnelle et on cherche parmi les cultivars locaux les formes qui seraient les plus performantes pour l’agriculture pratiquée. Voila pourquoi la domestication ne s’arrête pas à la seule relation que l’homme entretient depuis des millénaires avec les animaux, mais qu’elle doit aussi prendre en compte celle, plus complexe et beaucoup plus ancienne, qu’il entretient avec certaines plantes. L’ « acclimatation » (entendez : l’attention et le temps long d’observation et de soins divers que l’on porte à un élément nouveau dans un environnement particulier) a toujours été à la base de notre dialogue avec les plantes que nous voulions adopter. Depuis la fin du XIXe siècle les agronomes se sont déchaînés pour tenter d’améliorer encore et encore des plantes alimentaires, recherchant les caractères de résistance à des maladies ou de stérilité mâle jusqu'à produire, avec la bénédiction de la science agronomique, des semences hybrides qui restaient tolérables en ce que, comme une mule, on pouvait encore les contrôler et les utiliser justement sans risques d’expansion aux dépens d’autres espèces plus fragiles.
Aujourd’hui les acquis de la biologie et plus particulièrement de la génétique, en même temps qu’ils permettent de mieux étudier la diversité, de se prémunir contre les accidents dus à une trop grande uniformité en culture et d’élargir la base génétique des formes cultivées , sachant qu’il y a un risque réel d’érosion génétique de certaines plantes, ont poussé l’industrie à s’emparer de la « formule » alors réservée à d’autres effets pour s’orienter vers la création, la maîtrise et le commerce d’Organisme Génétiquement Modifiés sans autre contrepartie que le contrôle monopolistique en vue du profit (cf Monsanto).
L’erreur est justement là, on s’oriente vers un déni absolu de domestication (ce qui a été primitivement notre rapport aux plantes), à savoir prospecter avec mesure, conserver, étudier des collections nouvelles de la diversité globale des plantes, et élaborer des stratégies à très long terme des « ressources génétiques » en fonction des cultures et de leur alimentation propre .
Les OGM ne sont ni un passage, ni un aboutissement de quoi que ce soit en fonction de quelque idée de conservation que ce soit, ils sont l’expression absolue d’un « capitalisme de l’immédiateté », c'est-à-dire l’expression d’une erreur volontaire sans autre débouché qu’une voie sans issue et ceci parce qu’ils excluent à très court terme l’homme de ce fameux et indispensable dialogue homme-plante qui fut à l’origine du rapport domestique, rapport qui nécessite que l’on soit au moins deux et d’espèces différentes, ce qui me paraît être un minimum si l’on veut encore faire un peu société sur une terre déjà bien trop chargée de nos actes (consciemment) inconscients !
(voir : André Georges Haudricourt et Louis Hédin, « L’homme et les plantes cultivées », Paris , collection Traversées, éditions Métailié, 1987)
2 commentaires:
Loin des sectarismes une critique
nouvelle et interessante!
La domestication! le petit prince
avait raison!!!!!!!!!!!!
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